Das coton !
Posté le Sunday 29 Nov 2015 par virginie. Il y a 10 Commentaires
Mais à vouloir parler de (non)transparence, difficile de ne pas évoquer l’actualité et le scandale des fraudes aux tests de pollution des véhicules diesel qui secoue l’un des plus grands constructeurs automobiles mondiaux. Au-delà des conséquences pour les automobilistes concernés, je m’interroge… Jusqu’où les marques, quelque soit leur secteur d’activité, sont-elles prêtes à aller pour tenter de séduire et satisfaire la conscience écologique de leurs clients? La cause environnementale peut elle servir uniquement des arguments commerciaux et marketing? Comment une marque historique qui prône faut et fort la « Deutsche qualität » parviendra t’elle à conserver son capital confiance?
Enfin revenons à nos cotons… :) Avant toute chose, il faut savoir que l’impact de la culture du coton sur l’environnement est considérable, ne serait-ce que par son empreinte en eau et l’usage intensif des pesticides… En clair, la production d’un kilo de coton conventionnel nécessite entre 7 000 et 29 000 litres d’eau et jusqu’à 30 traitements par an qui provoquent chaque année dans le monde le décès de 22 000 cultivateurs (source http://www.encyclo-ecolo.com). Les aléas climatiques ayant mis en péril les stocks mondiaux, plus de la moitié de la production mondiale de coton est aujourd’hui génétiquement modifiée. Grâce à des bactéries qui éliminent les insectes qui s’attaquent aux capsules des plantes, le coton GM permet de réduire les pertes sur une plantation et d’obtenir une fibre plus régulière. Avec des effets pervers, comme celui d’appauvrir les sols et d’ouvrir le champ à de nouvelles générations d’insectes plus résistants !

Charlotte notre ingénieur textile échange avec Denis Heinrich de Valrupt Industries
Dans ce contexte, le coton biologique offre une alternative intéressante. Même s’il ne représente qu’un pour-cent des 24 millions de tonnes de coton cultivées chaque année dans le monde, sa culture se développe grâce à la forte augmentation de la demande du marché, c’est à dire grâce à vos achats (n’oublions pas que nous sommes le marché !).S’il évite tout usage de pesticide, il reste gourmand en eau et produit des fibres moins régulières et plus courtes car davantage sujettes aux agressions extérieures. C’est pourquoi, pour améliorer la qualité de notre fil, nous travaillons avec notre tisseur Valrupt Industries de Rupt-sur-Moselle, à l’optimisation mécanique de la filature (pour les spécialistes : retordage et torsion à saturation).
Ce sont ces qualités qui nous ont conduit à choisir le coton biologique pour l’ensemble de nos jeans. Mais parce qu’il a aussi ses limites (consommations d’eau, transport), nous avons un idéal : celui de fabriquer un jour vos futurs jeans à partir de vos anciens jeans ! En plus de solutionner le traitement de ces déchets, le coton issu des jeans recyclés offrirait une matière première locale travaillée localement, disponible en très grande quantité et permettrait de consacrer nos surfaces cultivables aux cultures alimentaires.
Quelques initiatives de recyclage de jeans existent mais elles intègrent des matières synthétiques que l’on sait nocives et que l’on ne souhaite pas utiliser… On pourrait inventer un logiciel qui ferait croire que le plastique c’est fantastique ou que le coton c’est très très bon, mais en vrai on trouve bien plus intéressant de partager nos choix et nos recherches… À suivre… ;-)
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